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Le médiateur de santé pair (MSP) est passeur. Un regard différent, un outil incarné. Incarnation du rétablissement. De ce processus, ce chemin dit parfois sans fin. Donc il est mouvement. Tourbillon ? Si sans fin, où situer le début du rétablissement ?

Etat de crise : point de départ ? Etat stable. Tempête . Régénération. Et de ce chemin, il acquiert un savoir. Le savoir du voyageur. Celui qui a ressenti ces bouleversements, ces troubles psychiques et leurs conséquences sur la trajectoire globale de vie. Qui s’est redressé, qui a dompté ou du moins fait avec, et a recommencé à agir pour sa vie. Par de petits pas, de grandes révolutions, est arrivé au bien-être. En reconnaissant ses faiblesses, en cicatrisant ses blessures et arborant son stigmate comme une arme, une force nouvelle.

Douleur, joie exacerbée, privation de liberté, question, question ,question, folie et sagesse, apprentissage, contrainte. Le MSP est un médiateur de la contradiction. Et parmi ces éléments contraires son cheval de bataille, son outil officiel est l’écoute active. Derrière cette oreille, il y a ce savoir expérientiel dans lequel il se doit de puiser, ce vécu qu’il a digéré lui pourtant vivant , pourtant encore en marche, se sert de son tronçon de vie passé pour insuffler le renouveau. Il est d’ailleurs nommé mentor dans certains pays. Support ailleurs. Expert. Expérience… Ressource ?

On puise. Il fascine, il énerve, il questionne. Certains le disent périssable. D’autres le traitent d’imposture. Rares sont ceux qu’il indiffère . Pourtant , le vrai est peut-être plus simple, bien que moins palpable encore. Son savoir, il l’a acquis au prix d’années de doutes, de douleurs, de sensations qu’il a vécu. Le médiateur, au delà d’une figure, est composé de chair. Bibliothèque vivante. Il respire la souffrance passée et / ou le bien-être actuel ? Il transmet l’énergie du combat ? Mais comment ?

Comment transmettre le savoir d’expérience ? Est-ce contrôlé ? Contrôlable ? Quelle place le non verbal a-t-il dans cette transmission ? Si le récit de vie est un outil du médiateur, sa simple présence parait-il, importe. Alors quoi ? Quel est son parfum ? A l’instar des comédiens, celui qui prétend être acteur de sa propre vie…quel est son essence ? Celle qui fait sens à son métier ? Celle qui regroupe les différents courants de médiateurs ? Et si la réponse étant dans la connexion , dans le non verbal , l’interstice entre raison et folie, conscient et inconscient ? Au delà de la norme, sur le fil . Cette connexion est non périssable. Car s’il est un stigmate indestructible c’est cette vanne. On a croqué la pomme de la folie, de l’exclusion, on en oublie pas la saveur. On est marqué par ce qui nous nourri. On le transpire. Et le rétablissement rend l’odeur acceptable, agréable, utile, transmissible. Les pairs s’y trompent rarement. Et la connexion opère.

Et si la réponse étant dans la connexion , dans le non verbal , l’interstice entre raison et folie, conscient et inconscient ? Au delà de la norme, sur le fil . Cette connexion est non périssable. Car s’il est un stigmate indestructible c’est cette vanne. On a croqué la pomme de la folie, de l’exclusion, on n’en oublie pas la saveur. On est marqué par ce qui nous nourri. On le transpire. Et le rétablissement rend l’odeur acceptable, agréable, utile, transmissible. Les pairs s’y trompent rarement. Et la connexion opère.

Camille Niard
Médiatrice de santé pair

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