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Poème initialement posté sur le compte Instagram de la Maison Perchée

Les préjugés*, les peurs, les clichés et les torts 
Alimentent nos angoisses, nous contraignent au silence
Ils nous tordent le ventre et nous tiennent à distance
Réduisent nos espoirs et font craindre la mort

L’ignorance règne en maître, et pour mieux la connaître
Je garantis qu’elle est la pire de toutes les crasses
Elle se repaît des pleutres et se noie dans la masse
Elle insulte ma race et ne cesse de paraître

Divine créature que tu es laide à voir
Et que tu me dégoûte et que tu me tracasse
Tu grandis à mesure, hélas, que le temps passe
Tu vaincs les courageux, et triomphes sur les couards

Par les bouches des bonnes gens tu aimes te faire entendre
Au comptoirs des bars elles chantent tes louanges
Tu déploies tes ardeurs et voles la part des anges 
Quand ces stupides personnes se roulent sur tes cendres

Et nous te raccrochons toutes nos hontes les plus folles
Nous t’invoquons, débiles, nos vieux démons se pâment
Quand souvent sur ton sol nous tapissons nos âmes
Et que nous nous rangeons près de tes farandoles

Même si pour quelques heures nous cherchons à te fuir
Devant ta vieille carcasse aux chairs désolées
Nous plions un genou sans te voir désœuvrée
Mais nous savons maintenant que tu tardes à jouir

Que tu peines à venir depuis quelques matins
Doucement s’est infiltré un grain dans la machine
Tu n’as pas su contrer la poussière la plus fine 
Et tu renâcles enfin dans le creux de nos mains

Un sérieux doute s’immisce dans nos cœurs si fragiles
Parmi les maladies, les drames, les hôpitaux
Se délitent soudain tes puissants oripeaux
Devant notre confiance, notre union sur le fil

Car ce qui te combat aujourd’hui est immense
Un tsunami s’abat façonné par nos luttes
Nos piailleries, nos perchoirs, nos nids, nos uppercuts
Nous ne nous laissons plus entraînés dans ta danse

C’est la Maison Perchée ! Vaillante, fière et têtue
Elle réunit le monde de tes anciens sujets
Et se montre au grand jour devant toi désormais
Elle arrive de si loin que tu ne l’avais pas vue

Lise GOOD

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