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La lettre (tiré de Sublimes paroles et idioties de Nasr Eddin Hodja/ édition préparée et présentée par Jean Louis Manoury : édition libretto, 2002.)
Qui connait Nasr Eddin Hodja dans nos sociétés ou se prendre au sérieux est gage de professionnalisme ?
Cynique à la Diogène, chevaleresque à la Don Quichotte, absurde à l’Ubu roi…
Voici Nasr Eddin Hodja…
…ou comment de l’absurde faire surgir la vérité, tirer du rire le plus sûr des enseignements et libérer par l’idiotie la parole de tou.te.s…
Céline Letailleur, PAIRpétuellement PAIRdue, PAIRturbatrice PAIRsiffleuse, cherchant la PAIRIlleuse PAIriphérie de la PAIRspicacité…
« Dans la petite ville d’Akshéhir où il habite, Nasr Eddin passe pour très savant.
Un jour, une vieille dame vient le trouver, une lettre à la main. C’est la première fois qu’elle en reçoit une, et elle ne sait pas lire.
— Nasr Eddin, je te prie, lis-moi cette lettre. Pourvu qu’elle ne m’apporte pas une mauvaise nouvelle!
Nasr Eddin prend la lettre et la parcourt des yeux. Au fur et à mesure qu’il avance dans sa lecture, sa physionomie s’assombrit et soudain il fond en larmes, au grand émoi de la paysanne.
— Ô Nasr Eddin, ne me fais pas languir davantage. J’ai perdu ma sœur Aïcha, c’est cela ?
Mais Nasr Eddin continue sa lecture sans répondre et, peu à peu, les larmes laissent place à un sourire de plus en plus épanoui, qui, à la deuxième page, se transforme en un éclat de rire, en un fou rire irrépressible qui ébranle jusqu’à son turban. La vieille n’y tient plus:
— Nasr Eddin, tu me feras mourir! D’abord tu pleures, ensuite tu ris. Aie pitié de moi!
— Ah ! Ma bonne vieille, réussit enfin à articuler Nasr Eddin, ne te fais aucun souci. Si je pleure, c’est tout simplement parce que tu ne sais pas lire.
— Mais pourquoi ris-tu, alors ? — Parce que moi non plus. »
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