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Je vous propose ici les prémices d’une pair aidance informelle,
principalement lors d’hospitalisations en psychiatrie,
qui ont longtemps rythmé été ma vie.

Je ne connaissais pas ce terme, et longtemps après ces exemples relatés ci-dessous,
je réalise qu’il s’agissait de prémices dans le soutien avec mes pairs en psychiatrie.

 

Alors alors …

Pour moi les prémices de la pair aidance en psy, ça comprend…

 

Se filer des stratégies…

pour réussir à ne pas se faire vomir,
à ne pas se scarifier,

pour recommencer à manger… garder de côté ce qui fait plaisir à ton amie qui n’avale plus rien à la cantine…

Proposer de marcher au parc pour se calmer, ou faire un badminton, jouer de la musique…

Montrer ses « cahiers de thérapies/bien être » les un.e.s aux autres pour se filer des idées.

Se lire des poèmes, se chanter des berçeuses pour distraire les cerveaux et dire merde aux émotions.

Proposer à une coloc de chambre de dessiner…

et puis…

En soins études, faire le tour des chambres avant d’aller en cours pour motiver les gens à venir, et te motiver toi même.

Défendre un.e pair devant un.e médecin «qui est con.ne et qui comprends rien»,
parfois obtenir gain de cause, parfois empirer la situation.

Aider un pair à fuguer dans de bonnes conditions quand il refuse de rester (couverture, lampe torche, eau, lacrimo, bouffe…)

Se filer de la bouffe, du gel douche, des CD qui réconfortent et qui font du bien.

Se faire des blagues quand y en a besoin, parce qu’on capte direct les « quand il y a besoin ».

Dire à une amie que, si, elle est vraiment très maigre, la dessiner, échanger les fringues pour lui montrer…

Rendre visite aux personnes rencontrées en hospitalisation, quand tu en es sorti, quand tu es dans la vie normale, ou plusieurs années après.

Échanger des vêtements avec les pairs en fonction de nos variations de poids, liéés aux médicaments, et/ou aux TCA, se sentir vaguement belles/beaux.

Se soutenir avant les horribles entretiens familiaux en soins études, parfois les préparer, et récupérer en vrac les pairs après les dits entretiens.

Se renseigner mutuellement sur nos droits en tant que patients hospitalisés.

Écrire à plusieurs la lettre au préfet pour une sortie d’hospitalisation d’office d’un pair.

Le soutien et les révisions quand tu passe ton code de la route pendant une hospit.

Surtout …

Des pairs qui savent cedont tu as besoin en hospitalisation, pour t’y sentir le mieux possible, et qui visent toujours juste (scoubidous, plaid, chocolat, mandalas, serviette de bain, vêtement conforts, sous vêtements, parfum, un câlin, un livre simple pour le cerveau, photos, chargeur de téléphone…)

Et et et…

C’est revoir les gens dehors ou pas.

C’est faire ses devoirs ensemble quand ça nous semble impossible, en salle de relaxation, dans une chambre, en squattant la cantoche…

C’est partager un lit simple en hospitalisation, quand c’est trop dur d’être isolé.e.s.

C’est se défendre les un.e.s les autres quand un.e soignant.e ne semble pas nous comprendre.

C’est faire profiter de ses visites aux autres. Amener un peu du dehors dans ce dedans fermé.

C’est se refiler des clopes quand y a pas le choix… ou choper des indispensables pour les pairs au supermarché, quand on a le droit aux perms, et pas les autres.

 

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Voilà ma découverte de la pair aidance, sans m’en rendre compte, sans qu’on s’en rende compte. Sans forcément être ami.e.s sur le moment, juste en vivant quelque chose de commun, les troubles psys… Ce soutien quasi inconditionnel.

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et puis…

Rester ami.e.s 10 ans après… El., Mar., Em. … et voir tout ce chemin parcouru, par tou.te.s.

Faire le tri mais garder en tête et dans le cœur tout ce soutien mis en place…

Que oui, tu peux continuer à soutenir les autres, à être soutenu.e…

Ça peut être une force…

Ca peut être dur, aussi, de se maintenir dans ce cercle de (ex)patient.e.s en psychiatrie. Alors certain.e.s coupent les ponts.

C’est surtout savoir qu’on n’est pas seul.e.s. …

                                                                                                    …et qu’on peut aller mieux…

 

Lee ANTOINE

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